Le deuil n’est pas réservé uniquement aux décès réels. Plutôt, le deuil peut survenir dans toute situation où il y a une perte–ou même juste le potentiel d’une perte. Vous pourriez être en train d’accepter le mauvais pronostic d’un être cher, ou vous avez peut-être perdu quelqu’un à cause d’une brouille ou en choisissant de couper les ponts. Dans les deux cas, vous êtes laissé à faire le deuil de quelqu’un qui est toujours vivant. 

Dans des cas comme celui-ci, votre deuil peut être tout aussi profond que le deuil d’une mort réelle. Alors, comment pouvez-vous traverser cette période de deuil, surtout quand les autres ont du mal à comprendre l’ampleur de votre douleur?

C’est courant de faire le deuil d’un être cher qui est toujours vivant

Exemples de moments où vous pourriez faire le deuil de quelqu’un qui est toujours vivant :

  • Rompre
  • Être ghosté
  • Choisir de couper les ponts (NC) ou devenir étranger
  • Déménager dans une autre ville
  • Regretter la personne que vous étiez autrefois
  • Presque perdre un être cher
  • Ressentir un deuil anticipatoire dû à un diagnostic
  • Faire le deuil de la maladie mentale de quelqu’un, de la démence ou d’une autre condition changeant la vie
  • Perdre le contact à cause de l’usage d’alcool ou de drogues

Le deuil séparé de la mort

En plus de la mort, nous faisons également le deuil quand une personne importante tombe malade et change, quand nous déménageons et laissons des amis derrière, ou quand notre proche change brusquement parce qu’il lutte contre une addiction aux drogues et que nous ne le reconnaissons plus.  

Un des grands défis lorsqu’on fait le deuil d’une personne qui est toujours vivante est que beaucoup de personnes qui composent notre système de soutien peuvent ne pas comprendre pourquoi nous faisons le deuil. 

À la fin, la personne est toujours vivante, non? Y’a pas de funérailles, pas de condoléances, personne nous appelle pour prendre des nouvelles. Cette expérience peut être appelée «deuil non reconnu». Dans ces circonstances, c’est facile de se sentir seul, incompris et isolé. 

Mais si cette personne était importante pour toi, même si elle est toujours vivante, c’est normal de faire le deuil de la perte que tu affrontes. 

Comment faire son deuil quand on s’ennuie d’un être cher qui est toujours vivant?

On peut faire le deuil d’un partenaire après une rupture, ainsi que de nous-mêmes après un événement traumatisant ou qui change la vie. On peut s’ennuyer d’un ami qui a déménagé ou d’un professeur adoré après notre diplomation. 

1. Reconnaître tes sentiments

Éviter ou supprimer ce que tu ressens est une façon sûre de se sentir pire à long terme. 

Être conscient et essayer de comprendre les émotions que tu vis est une grande étape dans le processus de deuil. Plonge profondément dans ton monde intérieur : tu es équipé de plein d’émotions et chacune d’elles a un but, donne de l’information sur comment tu vas, et est tout aussi valide et utile.

Parfois, on peut penser qu’il y a une manière appropriée d’apparaître ou de ressentir le deuil. Mais même si le deuil est universel, il n’y a pas de bonne façon de faire face à une perte ou de dire au revoir. 

2. Accepter le grand changement auquel tu fais face

Après avoir perdu le contact avec quelqu’un qu’on aime, on change profondément. Pour beaucoup de personnes, ce changement signifie qu’on ne peut plus être la même personne qu’avant. La personne qu’on était n’existe plus. Quelqu’un m’a déjà dit qu’un cœur se brise pour que la lumière puisse y entrer. En effet, c’est le changement auquel nous faisons face : la rupture, la déconstruction, la reformulation. 

Si notre être cher est toujours avec nous, mais confronté, par exemple, à un pronostic défavorable, il changera certainement–et nous aussi. Nous sommes tous les deux transformés par ce que ce diagnostic signifie pour notre avenir ensemble. Cela peut aussi vouloir dire que nous devons reformuler la manière dont nous nous connectons l’un à l’autre.

3. Trouver d’autres personnes dans la même situation

Le vieux dicton dit : « Tu ne sais pas ce que c’est d’être dans la peau de quelqu’un d’autre à moins d’avoir marché un mille dans ses souliers ». Peut-être que notre système de soutien proche ne sait pas comment nous aider à guérir. Heureusement, de nos jours, il y a beaucoup de groupes et un accès facile à des communautés qui vivent quelque chose de similaire et peuvent comprendre ce que nous ressentons, des gens qui peuvent valider nos sentiments sans fausse assurance mais avec empathie. 

4. Valoriser les souvenirs

Juste parce qu’on est dans le présent ne signifie pas qu’on perd le passé. Se souvenir de ces moments partagés avec un être cher nous montre que malgré la distance, la maladie ou le changement; nous sommes connectés à eux, la même personne que nous avons toujours connue et aimée. 

Il y aura toujours des lieux, des aliments, des odeurs liés à la mémoire de la personne qu’on a aimée. Ceux-ci leur appartiendront probablement toujours et à la personne que nous étions quand nous étions avec eux. Utilisez ces éléments comme outils pour le deuil lorsque les sentiments de perte se font violemment sentir.

5. Dire un adieu convenable à leur présence dans votre vie

Pour certaines personnes, effectuer un rituel aide à intégrer le passé et le présent avec gratitude et un au revoir. Si cela vous semble être quelque chose que vous aimeriez faire, voici quelques idées. Vous pouvez suivre le rituel étape par étape ou vous pouvez le lire et l’utiliser comme inspiration pour créer le vôtre :

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Une cérémonie

Comment différentes cultures disent au revoir

Ce genre de deuil peut inviter à une positivité toxique. Comment pouvez-vous y répondre?

Nos plus grandes erreurs viennent de nos plus grandes qualités, a écrit le Marquis de Sade dans le Dialogue entre un prêtre et un homme mourant. Et c’est exactement là que nous pouvons trouver la racine de la positivité toxique.

“Ça devait être pour le mieux” fait presque toujours mal à entendre. La positivité toxique est une réponse bien intentionnée au détresse, utilisant l’assurance forcée. Cependant, des personnes avec de bonnes intentions peuvent nous faire terriblement du mal (et souvent accidentellement) en minimisant notre douleur.

Quand nous entendons des phrases comme “au moins ils sont encore en vie”, nous avons l’impression que nos sentiments sont des surréactions et que nous devrions plutôt être reconnaissants. Nous pourrions même commencer à nous demander si nous avons le droit de ressentir du chagrin.

La réponse est, à tous égards, oui. Nous avons le droit de pleurer une personne qui est vivante et c’est un processus parfaitement normal. Mais la positivité toxique rend la chose plus difficile à gérer. Alors, comment pouvez-vous faire face à la positivité toxique?

Clarifiez votre expérience et vos besoins

Certaines personnes ne savent tout simplement pas comment réagir face au deuil. Cela peut être particulièrement vrai lorsque vous êtes en deuil de quelqu’un qui est encore vivant.

D’autres peuvent vouloir se concentrer sur le fait que vous n’avez pas techniquement perdu cette personne. Vous pouvez utiliser des déclarations “Oui, mais…”, redirigeant la conversation vers ce avec quoi vous vous débattez, loin de la tournure excessivement positive.

Être clair en ce qui concerne ce dont vous avez besoin peut faire une grande différence. Vous pouvez dire, par exemple, que vous voulez être entendu, ou que vous recherchez de l’empathie plutôt que des conseils.

Reconnaissez la positivité toxique

Si tu te sens à l’aise avec la personne qui fait preuve d’une positivité toxique, tu peux aborder le comportement de manière légère. En fin de compte, dans cette expérience humaine, on est tous en train d’apprendre, et certaines personnes ne connaissent vraiment pas la différence entre la positivité saine et la positivité toxique.

Fais savoir à ton interlocuteur combien tu le valeurs dans ton système de soutien et combien il est important d’embrasser notre souffrance au lieu de l’éviter. 

S’éloigner

Il n’y a pas de bonne manière de faire son deuil de quelqu’un qui est toujours vivant. On crée la bonne manière pour nous-mêmes, en prêtant attention à nos pensées et sentiments sans jugement.