Les événements mondiaux actuels donnent à plusieurs d’entre nous l’envie de créer un changement et de faire une différence. Après tout, c’est difficile de ne pas sentir que quelque chose ne va pas, vu la révélation massive de la brutalité quotidienne banale aux États-Unis.

Vous pourriez vouloir sortir et plaider pour l’existence paisible que tout le monde mérite, point final. Mais la frustration, la colère et la douleur que vous ressentez peuvent laisser votre bien-être personnel et émotionnel en suspens.

Manifester peut exercer la douleur d’une manière cathartique, et cela peut être une expression curative de ses convictions les plus fortes et de ses griefs — ainsi qu’un moyen direct de répondre à ses besoins et de protéger ses droits humains protégés. Cependant, le chaos et le danger de manifester posent une menace très réelle pour le bien-être mental et émotionnel des activistes.

Cet article couvre quelques étapes d’auto-soin que les activistes peuvent prendre, pour s’assurer que leur bien-être mental résiste à l’épreuve du stress de la manifestation.

De plus, considérez l’écoute de cet épisode de podcast présentant les perspectives de Dr. Theopia Jackson, Présidente de l’Association of Black Psychologists, Inc. (ABPsi). Les sujets abordés incluent la justice sociale, l’activisme et la santé mentale en ces temps tumultueux.

Auto-évaluation : êtes-vous dans un état émotionnel sûr pour manifester ?

Si manifester peut mettre votre état mental en danger, votre voix pourrait être plus utile ailleurs. Il y a beaucoup d’autres façons de contribuer et de faire entendre votre voix. (voir en bas de page pour une liste étendue)

Questions à vous poser :

Avez-vous un réseau de soutien sur lequel vous pouvez compter, et savez-vous qu’il y a quelqu’un qui peut prendre soin de vous si vous avez besoin d’aide ? Sinon, envisagez d’aider de quelque autre manière.

Serez-vous capable d’obtenir le repos et la récupération nécessaires pour maintenir votre santé immunitaire après une exposition intense dans les foules ?

Avez-vous un plan de match pour ce que vous pouvez faire pour rester en sécurité si vous êtes blessé ou arrêté? Envisagez d’écrire des numéros de téléphone importants sur votre bras avec un sharpie, et familiarisez-vous avec les ressources locales disponibles pour les activistes en besoin — avant de sortir.

Si la réponse à l’une des questions ci-dessus est “non”, on vous supplie de ne pas vous culpabiliser de rester chez vous! De plus, ceux qui ont des problèmes immunitaires ou d’autres conditions de santé peuvent envisager d’autres moyens de faire entendre leur voix.

Familiarisez-vous avec le premier soin psychologique, ou PFA

Si quelqu’un a vécu de la violence, une menace, ou même la perception qu’il était en danger, il est à risque de stress post-traumatique. Vérifiez régulièrement comment vont vos camarades activistes. Si quelqu’un n’est pas émotionnellement OK après une rencontre particulièrement proche, voici quelques choses que vous pouvez faire pour les rendre plus en sécurité et minimiser les effets traumatiques persistants:

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Gardez la communication calme, prévenez la surcharge de frustration

Tel qu’affirmé dans un article de Mel Magazine intitulé “La technique de santé mentale qui sauvera vos relations après une manifestation”:

“Bien que l’acte de manifester soit un exercice de nos droits du Premier Amendement, d’un point de vue clinique, c’est aussi une réponse collective au traumatisme — et c’est difficile à désactiver quand vous rentrez chez vous.”

Selon le Dr Patricia Celan, citée dans l’article: “Une personne traumatisée répond typiquement par des éclats émotionnels pour exprimer que ses besoins n’ont pas été satisfaits.” C’est ok d’avoir ces éclats, mais cela peut aussi vous affecter davantage. Maintenir un état d’équilibre tout au long de votre travail d’activisme peut vous aider à être plus efficace pour communiquer réellement vos besoins.

Dr. Celan présente sa technique pour communiquer vos besoins, répondre aux autres et vous protéger des conflits, qu’elle nomme de façon pratique : DEAR MAN. Le concept peut être particulièrement utile après avoir participé à des événements militants, lorsque vous êtes pris dans une humeur enflammée. DEAR MAN est un acronyme qui signifie :

  • Être attentif : Restez concentré sur ce que vous essayez d’accomplir, et comment vous aviez prévu de le faire. Essayez de vous vérifier régulièrement pendant la conversation, et évaluez si vous restez sur la bonne voie.
  • Paraître confiant : Que vous donniez ou receviez des commentaires, que vous fassiez ou receviez des demandes, il est utile de rester confiant et responsable. Abordez la conversation de front, et connaissez les raisons derrière votre propre position, tout en restant ouvert à entendre l’autre côté.
  • Négocier : Si vous voulez vraiment parvenir à un accord, parfois vous devez être créatif et négocier. L’essentiel est d’atteindre la meilleure solution possible — accent sur “possible.” (Note de Supportiv : rappelez-vous juste de ne pas vous sous-estimer sur ce qui est possible !)

Dans l’entrevue mentionnée, Dr. Celan est cité disant que «les gens peuvent utiliser DEAR MAN n’importe quand ils veulent faire une demande ou répondre à une demande — pas nécessairement dans un contexte de conflit, mais pour prévenir le conflit… C’est essentiellement une manière de communiquer efficacement au quotidien.» Cela peut s’appliquer à engager la conversation avec la police lors de manifestations pacifiques, ou à maintenir la paix dans vos relations, malgré le stress de militer pour le changement.

Gardez vos objectifs et les prochaines étapes en point de mire

Si vous risquez votre bien-être dans l’instant, pour assurer le bien-être de tous chaque jour, souvenez-vous de ça. Avoir l’impression d’avoir un but peut réduire les sentiments d’anxiété et de dépression, alors assurez-vous de garder votre but et vos objectifs bien présents dans votre esprit. Quelles étapes prenez-vous pour atteindre ces objectifs, et comment pouvez-vous optimiser ces prochaines étapes pour votre propre bien-être émotionnel?

Laissez sortir la vapeur, en jasant avec ceux qui sont de votre bord

Les militants s’engagent à rester forts dans les rues, mais il devrait aussi y avoir un espace et un moment pour aborder tendrement la peur, la terreur et l’angoisse qui alimentent notre militantisme.

Supportiv est ouvert à ceux qui ont besoin de soutien émotionnel lié à leur militantisme. L’anonymat strict signifie que la plateforme ne peut pas être utilisée pour organiser; elle peut cependant servir d’espace de coping communautaire, de deuil et de guérison.

Des groupes peuvent se former spontanément autour de douleurs partagées spécifiques. Plusieurs groupes peuvent se former en même temps, en parallèle : des gens exaspérés par la société, ruinés financièrement, ou en deuil de toutes les vies (surtout les vies Noires) perdues.

Vous cherchez des moyens d’aider, au lieu du militantisme dans la rue? Cet article de WIRED offre un excellent point de départ.