L’épuisement des aidants naturels peut sembler inévitable–une réalité malheureuse avec laquelle ces personnes “fortes” peuvent “composer”. Mais et si vous vous consumiez complètement, au point de non-retour ?

Le spectacle doit quand même continuer. Quelqu’un doit prendre soin de votre proche, et si vous êtes probablement épuisé en premier lieu, c’est parce que vous êtes le seul disponible. 

Alors, pour le bien de votre proche et plus important encore, le vôtre, prêtez attention à votre épuisement.

Êtes-vous sur le bord du précipice du point de non-retour ? Mettez en place des stratégies pratiques pour vous stabiliser dans une routine durable.

Ou, comme trop d’entre nous, êtes-vous déjà au-delà de l’épuisement–carbonisé jusqu’à l’os ? Même si vous vous êtes déjà effondré, l’espoir demeure. Le concept du phénix existe pour une raison ! 

Reconnaître et comprendre votre épuisement en tant qu’aidant

L’épuisement des aidants peut ressembler beaucoup à l’anxiété et à la dépression. Les signes communs de l’épuisement incluent :

  • Le retrait
  • L’épuisement
  • La perte d’intérêt
  • Se sentir déprimé ou sans espoir
  • Des changements dans l’appétit, le sommeil ou la santé physique
  • Des pensées négatives envers vous-même et/ou votre proche

L’épuisement est un type de problème particulier, considérant qu’il siphonne justement l’énergie dont vous avez besoin pour y faire face. Dans le cas de l’épuisement, prendre soin de soi ne suffit pas. Se sortir de l’épuisement pour le moment ne traite pas les circonstances qui vous épuiseront de nouveau. 

Pour effectuer un véritable changement à long terme, vous aurez besoin d’examiner vos sentiments, d’établir vos priorités et d’ajuster votre mode de vie. Ça semble être beaucoup de travail, mais le beau dans tout ça, c’est que cela deviendra moins exigeant. Une fois que vous pourrez faire des changements qui préviendront l’épuisement futur, vous serez plus heureux et en meilleure santé–non seulement maintenant, mais tout au long de votre période en tant qu’aidant.   

Déterminez l’ampleur de votre épuisement

Pour changer les choses, tu dois d’abord comprendre où tu te trouves actuellement. C’est pas mal difficile de nager vers la surface si tu sais pas dans quelle direction monter.

Essaie d’utiliser l’Indice d’Intensité pour Aidants d’ARCHANGELS, un court sondage et outil mis à disposition gratuitement pour les utilisateurs de Supportiv, ou réponds aux questions suivantes pour t’orienter par rapport à ta situation actuelle.

NIVEAU D’ÉPUISEMENT :

Sur une échelle de 1 à 10, 1 étant « aucun », et 10 étant « plus que jamais dans ma vie », à quel point te sens-tu épuisé(e), globalement, en ce moment ?

SOURCES D’ÉPUISEMENT :

  • Est-ce que tout ton épuisement vient de ton rôle d’aidant, ou d’autres aspects de ta vie te drainent aussi ?
  • Est-ce que certaines tâches et responsabilités liées à l’aide que tu apportes te fatiguent, ou est-ce le rôle d’aidant en lui-même qui est accablant ?
  • Es-tu tellement épuisé(e) que même les activités agréables te rendent épuisé(e) ?

CONSÉQUENCES DE L’ÉPUISEMENT :

L’épuisement affecte les gens émotionnellement, mentalement et/ou physiquement. Comment cela t’affecte-t-il ?

  • Es-tu émotionnellement neutre et restreint(e), ou te sens-tu très réactif(ve) émotionnellement ?
  • As-tu du mal à te concentrer, à planifier, ou à percer un brouillard mental ?
  • Es-tu épuisé(e) tout le temps ? As-tu l’énergie physique dont tu as besoin chaque jour ?

Étapes pratiques pour aborder l’épuisement

Une fois que tu as une meilleure compréhension de ton épuisement, tu peux réellement faire quelque chose pour y remédier.

Ci-dessous, nous proposons quelques suggestions pratiques pour aborder les causes, conceptions et conséquences courantes de l’épuisement des aidants.

Comment modifier votre routine de soins

Si vous sentez que votre routine de soins est actuellement insoutenable, essayez de maximiser les parties que vous aimez, et travaillez à minimiser les parties les plus difficiles pour vous. Cette option impliquera généralement une discussion avec votre proche sur l’équilibre entre vos besoins et les leurs.

Considérez quels aspects de votre routine de soins sont les plus stressants pour vous. Est-ce à cause de tâches ou routines particulières ? Est-ce plutôt juste le stress de savoir que vous êtes responsable d’une autre personne ? Ou est-ce que c’est parce que votre proche n’apprécie pas tout ce que vous faites ?

Une fois que vous savez ce qui vous tracasse, vous pouvez en parler avec votre proche pour voir quelles petites modifications pratiques pourraient être possibles. 

Vous avez de la misère avec certains aspects de votre rôle d’aidant?

  • Demandez à votre proche si vous pouvez partager les responsabilités avec quelqu’un d’autre, comme un autre membre de la famille ou un bénévole.
  • Utilisez des ressources qui peuvent alléger le fardeau (par exemple, des organisateurs de médicaments, des minuteries/calendriers, des modifications pour la sécurité et l’accessibilité de la maison, des rendez-vous récurrents automatiques).

Dépassé par la responsabilité de prendre soin de quelqu’un?

  • Discutez des façons d’augmenter l’indépendance de votre proche.
  • Apprenez comment reconnaître quand votre proche pourrait avoir besoin de plus d’aide.
  • Pratiquez des techniques pour vous empêcher de ressentir les émotions de votre proche en plus des vôtres.

Découragé par un manque d’appréciation de la part de votre proche? 

  • Communiquez respectueusement et doucement vos sentiments à votre proche.
  • Pratiquez l’auto-appréciation, parce que vous le méritez.
  • Essayez de vous mettre à la place de votre proche. Il se peut qu’ils aient trop honte de nécessiter de l’aide pour être reconnaissants, et les situations impliquant un handicap peuvent entraîner des difficultés à communiquer la gratitude.

Comment trouver et utiliser des stratégies d’adaptation

Les compétences d’adaptation sont particulièrement utiles pour ces situations où vous ne pouvez tout simplement pas modifier votre routine d’aidant. Bien que vous ne puissiez pas toujours changer vos responsabilités en tant qu’aidant, vous pouvez changer la manière dont vous réagissez à leur impact sur vous. 

Techniques courantes de gestion du stress :

  • Listes de tâches. La structure ajoutera de la stabilité à votre routine, et cocher des éléments vous donnera un sentiment de réalisation.
  • Tenir un journal, ou « journaling ». Vous pouvez créer un journal visuel avec des photos, un journal verbal avec des mémos vocaux, ou un bon vieux journal écrit avec un stylo et du papier.
  • La respiration profonde, la respiration 4-7-8, et la respiration diaphragmatique sont reconnues pour aider contre le stress.
  • La relaxation musculaire progressive peut libérer la tension dans votre corps et vous faire sentir plus détendu.
  • Pratiquez la pleine conscience et l’acceptation.
  • Trouvez des activités qui vous ancrent, comme des promenades, des douches, de la musique, etc.
  • Profitez de la contagion émotionnelle : exposez-vous à des personnes et des choses heureuses.

Vos techniques de gestion du stress ne doivent pas nécessairement être les mêmes que celles que vous trouvez ici, ailleurs en ligne, ou auprès de vos amis. Bien que ces techniques courantes fonctionnent pour de nombreuses personnes, l’important est de trouver ce qui fonctionne pour vous. Demandez-vous ce qui vous ancre, ce qui vous calme, et faites-le. Plus vous pratiquerez, plus cela deviendra une seconde nature.

Investissez dans le reste de votre vie

Vous êtes un aidant, mais vous êtes bien plus que cela. Parfois, nous savons qui nous sommes en tant qu’aidant, ami, proche, travailleur, mais pas en tant que personne. Demandez-vous, qu’est-ce qui vous apporte de la joie ?

Si vous avez l’impression que le rôle d’aidant prend le dessus sur votre vie, ajoutez d’autres choses à votre vie. Même si vous êtes disponible 24/7 pour votre proche, réservez-vous 10 minutes pour vous après que votre proche se soit endormi. Pendant ces 10 minutes, faites ce que vous voulez. Apprenez une compétence, méditez, ou naviguez sur votre téléphone. Mais faites quelque chose pour vous, et vous seul.

Une fois que t’auras pris l’habitude de prendre du temps pour toi (quand et où que ce soit), tu trouveras ça plus facile de séparer tes responsabilités de ton moi.  

Un dernier rappel : fais-toi passer en premier

Au bout du compte, souviens-toi de l’analogie de l’avion : tu dois mettre ton propre masque à oxygène avant de pouvoir en mettre un à quelqu’un d’autre. Être un aidant naturel est une tâche altruiste.

Tu passes tant de temps et d’énergie à t’occuper de quelqu’un d’autre — assure-toi de te prodiguer la même attention, tant pour toi que pour ton proche. Fais de toi une priorité, au même titre que ton proche. Fais des activités que t’aimes. Parle à d’autres qui pourraient comprendre ce que tu vis. Et, comme pour tout le reste, prends les choses un jour à la fois. Tu es déjà arrivé jusqu’ici.